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Sylvie BOUSCHBACHER
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PLEINE CONSCIENCE
La méditation calme aussi les enfants
LE MONDE | 02.04.2012 à 12h20 • Mis à jour le 02.04.2012 à 12h20 | Par Pascale Santi
La technique, testée dans des écoles néerlandaises, permet une meilleure concentration.
Jeux vidéo, télévision, ordinateur... les écrans sont nombreux pour détourner l'attention des enfants. Cela peut entraîner des difficultés de concentration, d'endormissement, et plus d'agitation.
Pour les apaiser, la thérapeute néerlandaise Eline Snel a conçu une méthode de méditation adaptée aux enfants, qu'elle détaille dans son livre Calme et attentif comme une grenouille, qui vient de paraître aux éditions Les Arènes (134 p., 24,80 euros). Une méthode qu'elle a présentée mercredi 28 mars à Paris.
Eline Snel s'inspire de la méditation dite de pleine conscience (mindfluness), que le psychologue américain Jon Kabat-Zinn a développée aux Etats-Unis dès le début des années 1980, au départ conçue pour les adultes. Elle est utilisée en France depuis 2004 à l'hôpital Sainte-Anne à Paris pour soigner les troubles anxieux et dépressifs. Cela consiste, selon le psychiatre Christophe André, qui a préfacé le livre, à "s'arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe en soi, sa propre respiration, ses sensations corporelles, le flot incessant des pensées mais aussi, autour de soi, les sons, les odeurs... à se concentrer sur les sensations". "Tel qu'il est pratiqué, cet outil est codifié et laïcisé et n'a rien de religieux", précise le psychiatre. Toute l'attention est portée sur le ressenti non verbal, corporel et sensoriel.
Mais n'est-ce pas trop difficile pour les enfants de méditer ? Si certains médecins évoquent leur perplexité, Eline Snel explique que "c'est un état plus ou moins naturel chez eux, à la différence des adultes, les enfants sont dans ce qu'ils font, quand ils mangent, ils mangent, quand ils jouent, ils jouent, etc." Lorsque sa fille, aujourd'hui âgée de 23 ans, lui a demandé, quand elle avait 2 ans, "comment je fais pour m'endormir, quand mon corps veut dormir et pas ma tête ?", la thérapeute a cherché une métaphore. "J'ai pensé à la grenouille, qui semble consciente de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur, raconte-t-elle. La pleine conscience, c'est simplement comprendre ce qui se passe maintenant, en adoptant une attitude d'ouverture et de bienveillance." Et en portant son attention sur la respiration.
Eline Snel a lancé en 2008 une formation appelée "L'attention ça marche !", aux Pays-Bas. Cinq écoles y ont participé, pendant huit semaines, à raison d'une demi-heure de formation par semaine et dix minutes d'exercice par jour. Des exercices qui ont continué durant toute l'année scolaire. Le gouvernement néerlandais subventionnait depuis ses débuts les enseignants qui souhaitaient être formés à cette méthode mais a décidé d'arrêter en janvier, crise oblige. Au total, environ 1 500 enfants de l'école élémentaire ont été formés.
Les effets sont visibles : les enfants se sentent plus en confiance, dorment mieux, sont plus aimables les uns envers les autres. Les enseignants, qui disent aussi mieux se sentir, constatent davantage de calme en classe, une meilleure concentration et plus d'ouverture d'esprit. "Il existe aujourd'hui un nombre croissant de travaux montrant l'intérêt de la méditation de pleine conscience auprès des enfants, pour l'équilibre émotionnel, les capacités de résilience, la qualité des échanges familiaux et les capacités attentionnelles, notamment dans le travail scolaire et les apprentissages", explique Christophe André.



Les exercices sont aussi destinés aux hyperactifs, dyslexiques ou ceux qui présentent des caractéristiques autistiques. Mais, prévient Eline Snel, ce n'est pas une psychothérapie.
Cette méthode arrive doucement en France. A l'instar de Charlotte Borch-Jacobsen, qui a commencé des séances de MBSR (réduction du stress fondée sur la pleine conscience) pour les enfants fin 2011. "Je recueille des douleurs physiques qui viennent souvent de petits soucis d'anxiété", dit cette kinésithérapeute. Le but : "Chercher à développer chez l'enfant une attention, le fait d'être là. C'est de la prévention des ruminations mentales." La MBSR aide, selon elle, à ramener son attention, à adoucir une douleur. Un outil qui apprend aux enfants à s'arrêter, à faire une pause.
Sans forcément appliquer cette méthode, de nombreux enseignants, notamment en école élémentaire, ont recours à des techniques pour apaiser les enfants : relaxation, "temps calme", yoga...
Dans tous les cas, ce sont des outils qui peuvent aider les enfants trop stressés, trop dispersés, trop anxieux à se recentrer, à s'apaiser. "Nous constatons chaque jour que l'attention des enfants est de plus en plus volatile, ils sont dans le zapping permanent, font plusieurs choses à la fois, ont de plus en plus d'activités et sont de moins en moins souvent sans rien faire", constate le docteur Pierre Larbey, pédiatre à Nîmes. Conséquence, la place pour la créativité se réduit.
Les adolescents consacrent de plus en plus de temps aux écrans et, si la méthode d'Eline Snel s'adresse aux enfants de 5 à 12 ans, elle prépare actuellement une méthode spécifiquement pour eux.

Les pratiques de méditation de pleine conscience se développent dans les écoles françaises.
Publié le décembre 19, 2013 | 11 Commentaires
De plus en plus d’enseignants du premier degré (maternelle et primaire) sont en demande d’informations, de témoignages, voire de formation pour intégrer dans leur temps de classe des moments de pratique de méditation de pleine conscience. C’est le bilan que je tire de ce trimestre où je suis intervenu dans plusieurs régions de France. Que ce soit pour les questions liées au stress, à la violence, à la motivation, à l’attention-concentration, les pratiques de pleine conscience ou méditation laïque donnent des pistes pédagogiques concrètes qui ont toute leur place dans le temps scolaire.

Une demande qui vient avant tout du terrain. Confronter dans le quotidien de leur métier aux difficultés d’apprentissage des élèves qui sont pour la plupart liés aux  troubles de l’attention-concentration et du comportement, les enseignants sont en recherche de réponses pédagogiques concrètes qui peuvent aider les enfants à être plus disponibles et plus présents dans le temps de classe. Les exercices issus de la pleine conscience ou méditation laïque répondent à ce besoin.
Au plan des institutions éducatives françaises tant public que privé, l’attitude est pour le moment l’attente. Il n’y a ni d’encouragement ni d’interdiction. Comme c’est souvent le cas en matière d’innovation pédagogique, c’est par la base que le changement s’initie. Les Institutions récupèrent  par la suite ce qui leur semble réalisable et acceptable à l’échelle d’un système.


Des preuves scientifiques qui s’accumulent et des articles qui diffusent les bienfaits de ces pratiques. De plus en plus d’enseignants ont lu un article, un livre ou vu une émission, un reportage qui traitent de cette question. Il est maintenant reconnu et validé que la pratique de la méditation est bénéfique pour la plupart de nos capacités mentales, car elle représente une forme d’entraînement de l’esprit qui facilite les apprentissages. Faut il rappeler qu’une pratique régulière et quotidienne même courte améliore la concentration, la stabilité de l’attention, la flexibilité mentale, la créativité, la régulation émotionnelle, diminue l’impulsivité. Ce sont toutes ces aptitudes mentales qui sont nécessaires pour s’approprier des savoirs scolaires complexes et s’intégrer dans une vie en collectivité.
Profil des enseignants qui innovent en ce domaine. Les enseignants qui initient systématiquement cette pratique avec les élèves ont, soit déjà une pratique personnelle (yoga, relaxation, zazen, sophrologie, méditation…) qui donne sens à l’activité (Ils connaissent les bienfaits et les effets parce qu’ils en ont l’expérience) ; soit déjà une pratique épisodique avec leur classe, tels que du yoga, de la relaxation, des mandalas.
La méditation de pleine conscience se révèle une pratique pédagogique aisée à mettre en oeuvre. Dans un milieu professionnel où les innovations didactiques et pédagogiques réclament dans leur mise en oeuvre pratique beaucoup d’énergie de la part des enseignants, la méditation de pleine conscience s’avère un outil simple, concret et rapidement exploitable. Tel que nous la présentons, il s’agit pour l’enseignant de réserver trois temps de trois à cinq minutes dans la journée (début, milieu et fin de journée). L’appropriation par les enfants est aussi aisée. Le caractère répétitif des exercices s’avèrent facilitant.
Des effets positifs observés rapidement. C’est ce qui ressort de tous les témoignages que nous remontent les enseignants qui se lancent dans une pratique régulière (quotidienne) avec leurs élèves. Faut il encore rappeler les bienfaits de cette pratique ?
Voici ce qu’ils en disent : des élèves plus présents – des élèves moins fatigués en fin de journée – une réduction des situations de conflits dans les classes – un climat plus calme dans la vie de la classe – une amélioration des performances scolaires pour tous. Ces résultats sont observés au bout de quelques semaines de pratique, de trois à quatre semaines, ceci à la condition de pratiquer quotidiennement.
Des résistances qui viennent plutôt des adultes. Les résistances observées dans les établissements viennent plutôt de la part d’adultes, soit d’autres enseignants, soit de parents. Elles sont compréhensibles, compte tenu de la culture française. Oser systématiser les pratiques de méditation de pleine conscience à l’école peut réveiller dans un premier temps les peurs des dérives sectaires. Il est d’autant plus important d’expliciter le sens des pratiques de pleine conscience dans le contexte de l’école. Tous les enseignants de l’établissement comme les parents des classes concernés doivent être informés. Une présentation des pratiques peut s’avérer utile et pertinente afin que les adultes se rendent compte par eux mêmes des effets provoqués. Les élèves sont ensuite les meilleurs ambassadeurs. Pour preuve dans certains établissements des parents ont demandé aux enseignants de leur recommander des ouvrages afin de pratiquer à la maison ! A ce titre l’ouvrage d’Eline Snel « Calme et attentive comme une grenouille » est à conseiller aux parents.
La pleine conscience participera à régler, mais ne réglera pas tous les problèmes rencontrées dans les classes. Il est illusoire de penser que pratiquer la méditation de pleine conscience va résoudre tous les problèmes rencontrés dans les classes. Elle vient en complément des autres outils didactiques et pédagogiques qu’exploitent déjà les enseignants. Elle n’a pas vocation à se substituer aux démarches didactiques. Elle s’inscrit dans une démarche transversale qui dépasse les seuls apprentissages scolaires.
Et si on apprenait à méditer à nos enfants ?
Comment aider les plus petits à se concentrer et chasser leur stress? La méditation pour enfant, d'après une méthode conçue aux Pays-Bas, arrive en France !
21.03.2012
Aux Pays-Bas, Eline Snel est une star. Une jolie grand-mère de 58 ans, aussi souple que douce, capable de plonger dans un silence bienfaisant une trentaine de gamins surexcités en quelques minutes. Sa botte secrète? Avoir transposé à destination des 4-12 ans une méthode de méditation, la pleine conscience, prévue à l'origine pour les adultes. Avec des histoires de spaghettis ou de petites araignées, elle leur apprend ainsi depuis trois ans à accueillir avec bienveillance pensées, sensations, respiration… Avec l'objectif d'apprendre tranquillement à les découvrir, les accepter et les maîtriser. Délirant? De plus en plus de parents aux prises avec des enfants à la limite de l'hyperactivité, qui ne sont pas capables de rester le nez dans un livre plus de deux minutes ou qui mettent des heures à trouver le sommeil, « parce que leur corps est fatigué mais pas leur tête », sont prêts à essayer. Aux Etats-Unis, au Canada, en Belgique, les ateliers se multiplient. Aux Pays-Bas, les enseignants sont même formés gratuitement par l'Etat. Et le livre qui détaille la méthode d'Eline Snel a été publié la semaine dernière en France en terrain quasi conquis. Son titre charmant fait déjà le buzz sur les forums de mamans : « Calme et attentif comme une grenouille ». Préfacé par le célèbre psychiatre français Christophe André, il est assorti d'un CD pour que les enfants puissent, tout seuls ou avec leurs parents, effectuer des exercices. Une voix douce les guide, comme dans un conte : celle de Sara Giraudeau, dont le père, le comédien Bernard Giraudeau, a découvert et pratiqué avec passion la méditation dans les dernières années de sa vie.« Assieds-toi confortablement, ferme les yeux si tu trouves que c'est agréable, imagine que tu es une grenouille au bord d'un étang… Pour rester aussi tranquille, il te faut de l'attention et du calme… » L'enfant est invité à repérer les bruits à l'intérieur de son corps, à porter son attention sur le bout de son nez, là où l'air entre et sort. « C'est un moyen d'apprendre à maîtriser la petite voix qu'ils ont dans leur tête, celle de leurs pensées, explique Eline Snel. Ils apprennent à écouter… et à ne pas forcément réagir, ce qui est une formidable école de gestion des impulsions. » Pour eux, c'est un jeu bien sûr, mais un jeu dont ils ressortent apaisés et confiants. Et les quelques ateliers de méditation pour enfants qui s'ouvrent en France, à Paris ou dans l'Est notamment, ont des aficionados de 8 ans. « Ils ont tellement de stress et d'idées noires, soutient Eline Snel. Jamais personne depuis leur naissance ne leur a donné des outils pour y faire face. »Les idées noires deviennent une petite araignée qui descend un fil et quitte progressivement la tête pour descendre dans le ventre, où l'on appose ses mains et où l'on respire. Les gamins commentent à leur manière ce qu'ils ressentent après la séance : « Je trouve que c'est super de respirer, je suis tout doux et reposé à l'intérieur. » Alors, s'il ne s'agit pas de les envoyer méditer dans un monastère, on se dit que dix minutes de calme introspectif entre la Nintendo et la télé ne peuvent pas leur faire de mal…Pour Christophe André, la méditation n'est pas une activité de plus qu'imposent des parents trop soucieux de bien faire à des enfants déjà surbookés, mais bien d'« un cadeau dont ils se serviront toute leur vie ».« CALME ET ATTENTIF COMME UNE GRENOUILLE » D'ELINE SNEL Editions les Arènes 24,80 €
Le Parisien







 
 
 
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